Filmographie : Serge KESTEMONT
Marta Bergman participe à Cinéastes en Classe. Invitez-la dans votre classe !
Bucarest, un jour d'hiver, quatre ans après la chute du régime communiste. Sur une place vide baptisée "Place de la Révolution", un enfant vagabond nous explique "comment cette folie a commencé". Un passant s'avance, regarde l'enfant et s'indigne: c'est "ça" l'image de la Roumanie ? Mais après tout, qu'est ce que l'image d'un espoir éteint ? Le visage d'un homme qui se souvient qu'avant, il pouvait s'offrir des vacances à la mer... Ou le visage de cette femme qui s'accroche à de faux souvenirs... Autour, la ville se transforme en un vaste chantier arrêté. Dans les décombres, les habitants puisent l'eau quotidienne dans les trous. Un jour, un fou avait décidé de tout raser pour remettre les mémoires à zéro.
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Mineurs, servantes, apprentis, verriers, trieuses de laine... Ils avaient entre 10 et 14 ans quand ils ont commencé leur carrière d’ouvriers. Enfants sans enfance, sacrifiés aux besoins de l’industrie, les voilà devenus vieux. De ce passé, ils gardent en mémoire des images d’une saisissante beauté, où la dureté du travail, l’injustice quotidienne et la révolte étouffée s’entremêlent à la naïveté de l’enfance.
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Je ne sais jamais quoi répondre à ma grand-mère quand elle me parle de sa propre mort. Je fais semblant de ne pas l’entendre ou je change le cours de la conversation, pour la distraire et pour y échapper moi-même. Je vais lui rendre visite chaque dimanche à l’« Heureux Séjour », le home où elle vit. Dès que je franchis la porte, je baisse les yeux, pour ne pas affronter les regards des vieilles qui se posent sur moi. Cachée derrière ma caméra, j’avance masquée à la rencontre de Léa, Berlinska, Lilly, Bella, et les autres. Adorables sorcières aux visages fripés, vous ne m’attendez pas, une tasse de thé à la main, avides de me raconter vos souvenirs. Vous êtes revêches, indifférentes à mon intérêt pour vous. Je dois gagner vos confidences et chaque histoire que vous daignez me raconter est comme un cadeau que j’arrache. Vous me renvoyez sans complaisance à mes propres frayeurs. Qui s’imagine vieillir, un jour ?
À Kinshasa, une dizaine de jeunes musiciens percussionnistes anime le quartier populaire de Barumbu. Ce sont les Beta Mbonda, des anciens délinquants issus de gangs violents -les Kulunas-. La musique a donné un nouveau sens à leur vie et a scellé leur amitié. Entre petits boulots et improvisations musicales, ils inventent des rythmes et chantent les difficultés de la vie quotidienne avec un esprit de jeu aux apparences légères. Tel un choeur grec, à partir d'instruments traditionnels ou d'objets banals, leurs chants résonnent dans l'espace de Kinshasa et se font l'écho d'une ville-Monde à la dérive.
Un souffle traverse les couloirs des hôpitaux. Tout en douceur, les artistes du "Pont des Arts" offrent des moments d’art au pied des lits. Une touche de couleur, un vent de musique, une bulle de rêve et de poésie, qui permettent de s’échapper pour un temps d’une réalité difficile. L’artiste en hôpital apporte un souffle d’air qui aide les uns à guérir, les autres à travailler. À l’hôpital, comme partout ailleurs, l’art humanise. Mais à l’hôpital, comme partout ailleurs, sa survie est menacée. Dans un monde où tout est calculé, monnayé, pesé, comment justifier son utilité ? Dans ces conditions difficiles, qu’est ce qui fait qu’un artiste continue de s’investir dans ce partage au lieu de se replier sur lui-même et sa création ?